Apnée du sommeil
Le syndrome d’apnée du sommeil est une pathologie qui cause des arrêts respiratoires brefs et répétés pendant la nuit. Pour être considérés comme de l’apnée du sommeil, ces arrêts doivent survenir pendant 10 secondes minimum, au moins 5 fois par heure de sommeil. Ce syndrome engendre aussi des micro-réveils, qui correspondent à la reprise de la respiration.
Il existe deux types d’apnée du sommeil. Le premier est le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Il survient quand les voies respiratoires se rétrécissent, car les tissus mous situés à l’arrière de la gorge se relâchent, comme la langue, la luette et le voile du palais. Le second est le syndrome d’apnée centrale du sommeil (SACS). Il est causé par un dérèglement de la commande respiratoire centrale alors que les voies respiratoires sont ouvertes. Le patient arrête alors de respirer. Ces deux types d’apnée du sommeil nécessitent un traitement différent.
Les symptômes de l’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil se caractérise par des symptômes nocturnes et diurnes.
La nuit, un patient atteint d’apnée du sommeil connaîtra :
- Des ronflements ;
- Des arrêts respiratoires que son entourage pourra percevoir ;
- Des réveils nocturnes ;
- Un besoin régulier d’uriner.
Ces symptômes auront des conséquences visibles en journée :
- Une fatigue ou une somnolence excessive ;
- Des maux de tête au réveil ;
- Des difficultés à se concentrer ;
- Des troubles de l’humeur, voire un état dépressif ;
- Des troubles de la mémoire ;
- Des troubles de la libido.
Qui est concerné par l’apnée du sommeil ?
Le syndrome d’apnée du sommeil peut toucher les hommes et les femmes, à n’importe quel âge. Avant l’âge de 60 ans, une majorité d’hommes en sont atteints. Au-delà de cette ligne, les deux sexes en souffrent de façon égale. L’apnée touche entre 2 et 5 % de personnes adultes en France, soit 1 à 3 millions d’individus. Parmi les facteurs de risque qui existent, l’obésité est le plus important.
Les risques de l’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil est une pathologie à ne pas prendre à la légère. Non traitée, elle peut avoir des conséquences graves sur la santé et la vie socio-professionnelle.
L’apnée du sommeil peut causer des problèmes cardio-respiratoires importants ainsi qu’un risque d’infarctus du myocarde. Elle peut engendrer un risque d’accident vasculaire cérébral. C’est aussi une source potentielle d’hypertension artérielle. Enfin, l’apnée du sommeil peut causer des troubles de la concentration et représenter une cause d’accident de la vie quotidienne, comme un accident de voiture ou un accident de travail.
Il est donc important de diagnostiquer l’apnée du sommeil. Pour ce faire, deux examens existent : la polygraphie ventilatoire et la polysomnographie. Ils sont souvent réalisés en ambulatoire : le matériel est prêté au patient, qui rentre chez lui pour la nuit et rapporte l’équipement une fois l’examen effectué.
Orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) pour traiter l’apnée du sommeil
L’orthèse d’avancée mandibulaire, ou OAM, est un dispositif qui traite certains cas d’apnée du sommeil. Elle représente une alternative au traitement de ventilation par pression positive. Cette technique est indiquée dans les cas de syndrome d’apnée du sommeil modérée à sévère, qui compte donc entre 15 et 30 apnées par heure ou plus. Elle est également envisagée en deuxième recours après un refus ou l’échec d’un traitement par pression positive nocturne (PPC). L’OAM est pratiquée sur des patients qui ne souffrent pas d’obésité ni d’antécédents de santé lourds. Elle peut être prise en charge par l’assurance maladie sous certaines conditions prévues par la loi (entente préalable nécessaire).
L’orthèse d’avancée mandibulaire consiste à créer un appareil dentaire sur mesure. Il est constitué de deux parties qui seront placées et articulées sur le maxillaire supérieur et sur la mâchoire inférieure. Les deux gouttières dentaires fonctionnent ensemble et maintiennent la mandibule avancée pendant le sommeil. L’orthèse d’avancée mandibulaire dégage ainsi les voies aériennes supérieures et améliore la respiration.
Chirurgie orthognathique
La chirurgie orthognathique consiste à repositionner la ou les mâchoire(s) pour obtenir de meilleures fonctions oro-faciales, comme la mastication, la déglutition et la respiration. Elle va de pair avec un traitement orthodontique. Ainsi, la mâchoire inférieure peut être avancée, reculée ou recentrée. Cette intervention est appelée ostéotomie mandibulaire. Il en va de même pour la mâchoire supérieure, qui peut aussi être élargie selon les besoins du patient. On parle alors d’ostéotomie maxillaire. La chirurgie orthographique traite aussi la zone du menton. Cette intervention, appelée génioplastie, vise à avancer, reculer ou diminuer la hauteur du menton pour restaurer l’harmonie du visage.
La chirurgie orthognathique est le seul traitement curatif du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Elle est indiquée en 2ème intention (échec/intolérance de la PPC ou de l’OAM) chez les patients présentant un SAOS sévère avec plus de 30 apnées/hypopnées par heure.
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